jeudi 12 août 2010

Circulaire.

Voilà, bonsoir.
Voilà, asseyez-vous, j'ai sollicité cette petite réunion avant le week-end, voilà, afin de distribuer quelques éléments de langage que voilà, dans lesquels vous pourrez piocher, voilà, afin d'éviter tout impair lexical dans les prochains jours. Voilà. N'en faites pas trop, voilà, allez directement à l'essentiel. Ne pérorez pas. Ne rentrez pas dans les détails inutiles. Evitez les chiffres. Evitons la casse. Limitons les écarts au strict nécessaire, voilà-voilà-voilà.












National.
Sursaut National.
National Socialiste.
Sursaut National Socialiste.
Grand Sursaut National Socialiste.
Société des Nations Nationales Nationalistes.
Etat Nation Nationale Nationaliste des Nations Unies.
Nations Unies des Etats Nations Nationales Nationalistes Unies.
Mouvement National Populaire Uni Latéral Libéral Républicain Radical.
Union Mouvement Populaire Extrême Centriste Radical des 5 Nations Unies.
Front Uni des Mouvements Populaires Nationaux Nationalistes Républicains Français.
France Populaire Nationale Libéro Radico Franco Néo Gaulliste Réformiste National Populiste.
Grand Elan National de Libéralisation Nationale Civique Réformatrice Conservatrice Populaire Sociale.

la KÄRCHE

On sent.
On sent que ça bouge. Comme un colombin par certaines températures optimales où le taux d'humidité dans l'air favorise la montée en vie dans les milieux mous et marrons. Un colombin, dans son milieu naturel la rue, peut facilement se mouvoir par reptation, si les conditions s'y prêtent. Il suffit que s'y intéressent quelques variétés spécifiques de muscidés, dont certaines sont d'un vert exquis, irisé.
Elles virevoltent à angles droits autours de ces oasis aguicheuses, se posent délicatement, picotent pour goûter, -Ah! Oui! C'en est!-, picorent quelques milligrammes de bol alimentaire et finissent par ne plus résister à la tentation de poser affectueusement le fond de leur abdomen au contact des rogatons pour calmement, mais toujours à l'affût des mouvements alentours, déposer le fruit de leurs multiples coucheries aériennes.
Quelques heures s'en suivent et le miracle sauvage de la vie offrira le plus ravissant des spectacles. Une armée de centaines de petits êtres pimpants et déjà très dégourdis s'empressent de croûter la généreuse litière dont ils sont les gardiens, tandis qu'au fur que s'amenuise la délicieuse compote et à mesure que diminue la madeleine de leur première orgie, leur petit corps nerveux devient robuste et mute pour se complexifier vers le joyau final. Ils subliment la matière fécale. On peut sublimer la matière fécale!

Monsieur Douillet David sublime merveilleusement la matière fécale! Des fondamentaux sexués de l'Histoire de l'humanité où de toute éternité la fumelle a dû s'occuper de nourrir les merdeux et fermer son claque-merde de radasse incapable de réflexion puisqu'inapte à la pratique de la chasse, David Douillet a su magnifiquement remettre en exergue cette merveilleuse façon de voir le monde où les rôles sont bien définis, et où on ne va pas commencer à marcher en roulant du cul quand on a une bite et à mettre des frocs quand on a une touffe, putain, on est pas à gayland! David est un véritable penseur de la virilité, il défriche! Il sublime! La bagarre lui a donné ce merveilleux pouvoir de penser ce que sont les vrais hommes: ce ne sont certainement pas des femmelettes qui papillonnent du regard et tortillent en gémissant comme des belettes en proie aux émois du printemps.
Par la phrase «On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes!», il fait de moi un vrai, un gros, un gras, un grand, un sublime petit tapet à pédales latérales. Il m'a fait découvrir que ma femme était en fait un homme, une baraque, avec un putain de sauciflard dans son bénard. C'est à se pâmer.


Sublimons son visage, sa peau, Monsieur Douillet a besoin qu'on reconnaisse ce véritable talent de bijoutier du parler. Je connais une matière, qui se cache au fond des ventres des hommes et des tapettes, qui se meut vers les trottoirs, irrémédiablement, et se gâche, bêtement lorsqu'aucun ailé ne vient la remettre dans le cycle éternel de la vie. 
Je me propose de garder cet onguent dans de petits pots l'oréal,  et de mettre à profit les propriétés esméraldisantes qu'on lui jalouse sur cet homme de pur karaté qui a su réformer les mentalités déviantes par la seule force de sa force.

vendredi 6 août 2010

Balcon, discours, harrangue.

Ca rote.

Quelque rote.

Quelque-chose rote

Quelque-chose par là rote.

Quelque-chose de dedans les gens rote.

Quelque-chose dedans l'humain croît et s'en rote.

Quelque-chose d'odorant d'en-dedans se l'accroît et se tousse et s'en rote.

Quelque-chose de puissant de ronflant de qui gronde s'agite et repousse et s'apprête à roter.

Quelque-chose de jamais de pas vu de l'immense du dense du lent du qui pousse très loin du qui aigre s'en va très bientôt à roter un long rot.

Quelques-choses irascibles et malignes écartent éloignent étirent épaisses retorses et durcies les bords fins le bout du confins du possible à étendre.

Un vent de trucs pas dits, de trucs très lourds, de trucs rentrés, de reviens-y, de serre-les-dents, de schnitz à coups de schlass de mille millibars de merde se tasse.

Un vent bulleux, solide et retors et de merde et vomi et de bile de rate de tare coulante s'écrase et repousse et repousse et repousse les bords de tout ventre-mou qui se tend vers autours.

Un message codé en langage roteux s'épanouit vers dehors en poussant la membrane dans un long mouvement du dedans s'exponant vers pas soi vers autrui vers l'est-ce qu'il reste une place pour moi là-bas? Enfin là-haut? Je sors. Pas timide.
r
rr
ro
rot
brot
rôôot
rôôôooo... oo.. o... hhp...
rölps... pss.. pfffrrrr...rôô... hhh... ro    r
rülpstr... rü-ü-ö-ö... öö    hgngn... rROôoo...
hhh-hhf... mmrr... BRO... mBROOOOôooooo... ro.. ro. r-
fff- hhh- fff- rrrnnn.... BRRROOOOOAAAAAAAAOAOAOAOAOAOAOAOAaaaaaaah.
mmgnnn.... BROABCDEFGHIJKLMNOPéc...
hhf... Attends je vais dire un truc attends...
   r n n n
rnBROA-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-Q-R-S-T-Uvlblll... p'tain...

rbrRrr   rA   B   C   Dré   rE   Fr   Gré   raHche   rrrI   Jri   Kra   L   M   N   RÔÔÔ   P   Qru   êRrr   S  T   rU   Vré...... hhhff-hhfff... droubleW   riXsr      riYgrec           Zrêrdrr.... rr...

dimanche 1 août 2010

Pour commencer, une petite décollation.

  
Distribuons de longues et dripées giclettes riches en phosphore, en potassium, en calcium, naturelles et pourtant si salissantes parce que surgies des profondeurs telluriques de mon corps malade de saliveur de demis et de trois-quarts. Distribuons avec la vigueur chevaline de ceux qui ne peuvent digiter qu'avec leurs sabots, d'interminables et jouies fontaines de terne liqueur opalescente, bien en travers de noms et de visages éructant qui nous viennent à l'esprit par chapelets. Caressons avec nos sabots taurins. Visages. Noms. Discours. Certaines têtes ont pour vocation de rouler. Dans des paniers.

Que cette mode me manque!

Des caps dans des paniers, sur des paillasses, sur des estrades, sur des grands-places, sur une Marseillaise dont l'auteur est Gainsbar et seulement Gainsbar. Des têtes, Ô! Oh! Oah! Hm-hh-hHhho... recouvertes de semis épais et généreux se mélangeant avec le négligé d'une vinaigrette.
Que cette époque me manque où le peuple, jusqu'au plus petit, prenait son plaisir au spectacle de reines et vicomtes en tête à tête avec cet homme encagoulé, tellement avare en paroles, matérialisant de toute son apparence la colère froide et déterminée de la totalité du monde moins ses régnants. Que cette scène immense où s'élevait une mécanique optimisée au millimètre pour les cous de rois donnait à voir le plus érotique des spectacles...

Je chéris ces quelques secondes où la couronne a plié genou, puis deux aux planches, la main puissante, caleuse du bourreau sur la nuque pour l'y contraindre. Un sanglot: le droit divin fait homme, face à son propre couteau à cous, qui fait se mordre mille lèvres de désir-bientôt-plaisir.
Le sanglot geignard et en face, les râles du monde, qui prend enfin son gros jouir dans sa main vaginée à coups de salive. Des centaines de seins halètent mollement, des centaines de têtes plongent au creux de plis vibrants, des centaines de bras s'agitent vigoureusement, un million de reins gigotent comme les vers sur une charogne. Quelle vision!
Le monde se baise aux pieds d'un homme qui va mourir.
Le monde se baise parcequ'un homme va mourir.
Un homme tout à fait commun.
Une tête, un corps. Bien distincts désormais.

CRRÈÈÈVE